Préservation des cultures autochtones grâce au jeu : Un aperçu de 3 sports traditionnels autochtones

Les peuples autochtones ont des histoires, des traditions et des cultures diverses, comprenant leurs propres jeux et sports qui enseignent d’importantes habiletés de survie et développent l’agilité, la force, la précision et l’équilibre. Apprendre et participer à ces sports offre également une excellente opportunité aux personnes non autochtones de mieux comprendre les cultures, l’histoire et la présence ancestrale des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Informez-vous sur les origines et la manière de jouer à trois sports traditionnels autochtones :

1. Le saut groupé

Le saut groupé est l’un de plusieurs sports arctiques (aussi appelés jeux inuits ou jeux nordiques) pratiqués lors des Jeux d’hiver de l’Arctique. Les athlètes ont droit à trois essais pour sauter le plus loin possible à partir d’une position accroupie : les pieds pointés vers l’arrière et les fesses posées sur les talons. Le saut groupé est un jeu d’agilité qui fait appel aux muscles abdominaux.

De jeunes filles participent au jeu inuit du saut groupé dans un gymnase.

Histoire du saut groupé

Les Inuits prenaient part au jeu du saut groupé afin d’améliorer leur vitesse, agilité et équilibre. Par exemple, si les chasseurs devaient affronter des prédateurs ou des animaux blessés, ils devaient faire preuve de rapidité afin d’éviter les attaques potentielles. Le saut groupé aidait aussi les pêcheurs sur glace et les chasseurs à se mouvoir plus rapidement sur la glace lorsque celle-ci se mettait à craquer. Ce jeu aidait aussi à développer la technique nécessaire à d’autres jeux d’agilité tels que le coup de pied simple et le coup de pied double.

Équipement pour jouer le saut groupé

  • Du ruban-cache adhésif
  • Un ruban à mesurer

Comment jouer le saut groupé

  1. Utilisez le ruban-cache adhésif pour marquer la ligne de départ/du saut.
  2. Pour commencer, agenouillez-vous, les tibias allongés au sol, les pieds pointés vers l’arrière sous les fesses. Vos genoux devraient être alignés à la ligne de départ.
  3. Effectuez des mouvements des bras de haut en bas pour générer un élan, comme une pendule, et élancez-vous vers l’avant le plus loin possible.
  4. À l’atterrissage, vos pieds doivent toucher le sol et être alignés plus ou moins avec les épaules. Vous devez conserver votre équilibre.
  5. Chaque joueur a droit à trois essais pour sauter le plus loin possible. Le meilleur saut des trois est conservé. La mesure du saut se fait à partir du talon le plus près de la ligne de départ.

2. Le serpent des neiges

Le serpent des neiges est l’un des cinq jeux dénés, des sports de compétition inventés par les Dénés, les peuples athabascans du Nord, qui servent à tester les aptitudes physiques et mentales. Durant de ce jeu hivernal, les concurrents font glisser un bâton de 1,4 m (habituellement en bois d’épinette) le plus loin possible sur une surface enneigée. L’athlète dont la lance parcourt la plus grande distance l’emporte. Les joueurs peuvent prendre un élan sur une distance de 7,62 m avant chaque lancer. Le serpent des neiges teste la précision, la force et la technique des joueurs.

Un groupe d’enfants s’adonne au jeu déné du serpent des neiges sur un terrain enneigé.

Histoire du serpent des neiges

À l’origine, le serpent des neiges servait à enseigner aux hommes dénés comment chasser le gibier, dont le caribou. Les chasseurs dénés s’avançaient furtivement sur des lacs enneigés où l’animal se reposait et faisaient glisser leurs lances sur la neige pour atteindre et tuer la bête. Puisqu’il s’agissait d’une activité requérant de bonnes aptitudes et de la précision, les chasseurs pratiquaient cette technique, qui est éventuellement devenue le jeu du serpent des neiges. Même si le jeu est classifié jeu déné, d’autres peuples autochtones, tels que les Haudenosaunees et les Ojibwés, jouent au serpent des neiges ou à une variation du jeu.

Équipement pour jouer le serpent des neiges

  • Une épinette sèche ou un bâton de pin idéalement d’une longueur de 1,4 m (4 pi 6 po) et de 31,75 mm (1 po ¼) de diamètre. Sa surface doit être limée, rabotée et vernie. La lance devrait être pointue à une extrémité.
  • Peinture en aérosol.
  • Ruban à mesurer flexible.

Comment jouer le serpent des neiges

  1. Dénichez une ère de jeu couverte de neige durcie ou une surface glacée, faisant idéalement 150 m (500 pi) de long et 3 m (10 pi) de large. Des stries devraient être érigées de chaque côté de la piste.
  2. Utilisez la peinture en aérosol pour marquer la ligne de départ et les distances tout le long de la piste.
  3. Lorsque vient le temps de jouer, agrippez le bâton au centre et tenez-le par le bas, la paume tournée vers le haut.
  4. À la ligne de tir, lancez le bâton à l’horizontale, en dessous de la hanche.
  5. Chaque joueur a droit à trois essais. Le joueur dont la lance parcourt la plus grande distance l’emporte.

3. La traction du bâton

Durant la traction du bâton, deux joueurs se font face et tiennent un même bâton avec l’une de leur main. Ensuite, chaque joueur se met à tirer en gardant sa main libre sur sa hanche alors que les deux joueurs tentent de tirer le bâton hors de la main de leur adversaire. Pour l’emporter, l’un des joueurs doit soit tirer le bâton hors de la main de son adversaire ou maintenir le bâton derrière sa propre hanche durant huit secondes alors que son adversaire a toujours la main sur le bâton.

Deux garçons prennent part au jeu déné de la traction du bâton dans un gymnase.

Histoire de la traction du bâton

Durant le printemps, lorsque les rivières se remettaient à couler, les Dénés se servaient des trous dans la glace créés par le courant pour pêcher à mains nues. L’hiver venu, ces peuples jouaient à la traction du bâton à l’intérieur ou à l’extérieur pour améliorer leur force de préhension, leur force globale et leur technique de traction, des habiletés nécessaires pour bien agripper les poissons glissants et les sortir de l’eau. Une bonne technique permettait de bien tenir le poisson sans toutefois le serrer si fort qu’il s’échappe.

La traction du bâton constituait une manière stimulante et amusante de développer et renforcer une habileté qui aidait à la survie de la famille. Traditionnellement, les chasseurs jouaient à ce jeu après que les membres de la communauté avaient rassemblé et consommé la nourriture qu’ils leur avaient fournie. Plusieurs communautés dénés se rassemblaient parfois pour jouer.

Équipement pour jouer la traction du bâton

  • Un bâton d’épinette, de pin ou de bouleau d’une taille facile à agripper (idéalement 30 cm de long avec un diamètre de 2,5 cm au centre, et un diamètre d’environ 1,3 cm à chaque extrémité). Le bâton doit être poli pour être lisse au toucher afin de prévenir les blessures. Une ou trois lignes devraient être dessinées sur le bâton : une au point central et deux à 1,3 cm de part et d’autre de la ligne centrale.
  • Du lard
  • Du papier essuie-tout

Comment jouer la traction du bâton

  1. Graissez complètement le bâton avec le lard.
  2. Tenez-vous debout à côté de votre adversaire. Les côtés extérieurs de vos pieds doivent se toucher et vos hanches doivent presque se toucher. Pour assurer une traction uniforme, l’autre pied peut être décalé.
  3. Les manches longues devraient être roulées au-dessus des coudes. Vous pouvez jeter un coup d’œil vers le bas pour voir où vous agrippez le bâton.
  4. Le bras qui effectue la traction est allongé le long du corps vers le plancher. Agrippez le bâton de manière à ce que votre index et votre pouce soient face à ceux de l’adversaire. Le coude du bras qui effectue la traction ne doit pas se plier, et les orteils et les talons doivent rester au sol en tout temps.
  5. Amorcez la traction avec force et de manière constante sans mouvements saccadés ou flexion du coude. Votre objectif est de tirer le bâton plus loin que vos fesses ou vos hanches.
  6. Le participant qui réussit à déloger le bâton de la main de son adversaire ou qui parvient à tenir le bâton plus loin que ses propres hanches pendant 8 secondes l’emporte.
  7. Le vainqueur est celui qui gagne deux manches sur trois. S’il y a égalité après les deux premières tractions, un tirage à pile ou face détermine quel bras sera utilisé lors de la troisième manche. La personne qui l’emporte lors de la première manche peut choisir entre pile ou face.

 

Que ce soit le saut groupé, le jeu du serpent de neige ou la traction du bâton, apprendre ces sports et y participer peut vous aider à rester actifs tout en contribuant à la compréhension et à la préservation des diverses histoires et cultures des peoples autochtones.

*La pratique de toute activité physique entraîne inévitablement des risques de blessures. Consultez votre professionnel de la santé afin de déterminer si cette activité physique est sécuritaire pour vous. Lorsque vous êtes actif, assurez-vous d’être dans un environnement sécuritaire. Cessez toute activité si vous sentez un quelconque malaise. ParticipACTION n’est pas responsable de toute blessure ou tout accident causé par la pratique de quelconque activité physique.