Un homme qui ne laisse pas la tétraplégie le définir

Cet article a initialement été publié sur le site Web de la Disability Foundation.

Sam Sullivan, fondateur de la Tetra Society of North America a dû affronter l’un des plus grands défis de sa vie. En 1978, à l’âge de seulement 19 ans, il s’est brisé le cou lors d’un accident de ski et est devenu tétraplégique; le rendant incapable de s’habiller ou de se nourrir, et incapable de prendre part à toute activité sportive. Au cours des années, la dépression de Sam s’est aggravée : il avait l’impression qu’il ne parviendrait jamais à obtenir un emploi ou à mener une vie qui en vaut la peine.

« C’était très traumatisant pour moi et je me suis mis à penser : c’est ça ma vie, qu’est-ce que j’ai et de quoi ai-je besoin? », raconte Sam. « À partir de là, je me suis rendu compte de ce que je voulais obtenir dans la vie et de ce que je pouvais faire ».

À partir de ce moment décisif, Sam a entrepris de redéfinir ses capacités.

Pour un certain temps, il a joué au rugby en fauteuil roulant, mais sa limitation était une barrière même au sein de ce sport accessible.

« Il m’était impossible de jouer contre des personnes qui ont l’usage de leurs bras. Ce que je pouvais faire était de foncer sur ces bons joueurs et entrer en contact avec les rayons de leurs roues, alors ils étaient essentiellement pris dans le coin et nos joueurs pouvaient aller de l’avant et compter un but. Je ne pouvais ni attraper ni tenir le ballon, mais j’ai compris quelle était la chose que je pouvais faire afin de rester dans l’équipe : amasser des fonds.

Sam Sullivan, un homme avec la tetraplégie, encourage des marathoniens alors qu’un chien est assis sur ses jambes.

Il a adopté une approche similaire lors de sa recherche d’emploi quand il a contacté Doug Mowat, une personnalité légendaire de Vancouver, lui-même tétraplégique, qui a contribué à la fondation de la B.C. Paraplegic Association en 1957 (renommée Spinal Cord Injury BC plus tard). Sam lui a offert de rédiger des histoires pour les infolettres à propos de personnes vivant avec des limitations « qui maîtrisaient leurs vies », de manière à ce qu’il puisse lui-même saisir comment elles ont fait pour réussir.

« J’ai toujours supposé que ces personnes avaient beaucoup d’argent ou des avantages dès le début, mais j’ai été surpris d’apprendre que ce n’était pas le cas pour aucune d’entre elles ».

 « Chaque personne m’a appris quelque chose, mais le point qu’elles avaient toutes en commun était qu’elles avaient de plus grandes attentes pour leurs vies ».

« Jusqu’à ce point, j’avais appris à ne pas avoir trop d’attentes pour ne pas être déçu. La chose la plus difficile pour moi était d’apprendre à changer mon dialogue intérieur ».

Sam Sullivan fait du kayak dans une baie.

Armé de « 100 $ par mois et d’une carte d’affaires », sans mentionner d’une confiance en soi renouvelée, Sam est entré dans une nouvelle phase de sa vie. Il décrit cela comme un égoïsme éclairé, trouvant des activités de loisirs qui l’intéressent, mais il s’est vite rendu compte que le vrai bonheur réside dans la transformation de ces activités en des initiatives qui améliorent la qualité de vie d’autres personnes vivant avec des limitations.

Durant 20 années intenses, Sam a formé une série de groupes à but non lucratif qui offrent des opportunités aux personnes vivant avec des limitations à Vancouver et partout au Canada, tels que la Tetra Society of North America, la British Columbia Mobility Opportunities Society, la Disabled Sailing Association, la Vancouver Adapted Music Society, ConnecTra, la Disabled Independent Gardeners Association et la Disability Foundation. Par-dessus tout, il a formé les groupes à cause de ses années de dépression, pour envoyer un message d’espoir aux personnes désespérées.

Sam sur le trottoir d’une ville.

Crédit photo Kris Krug

Réaliser un rêve

Sam s’est rendu compte que sa plus grande force était de rassembler les gens pour créer des groupes qui se gèrent : les personnes vivant avec des limitations qui désirent faire plus, les bénévoles et les autres alliés qui veulent faire une différence. « J’ai soigneusement entretenu des relations et j’ai commencé à amasser des fonds, puis je suis parti à la recherche d’alliés. C’était complètement différent de penser à des marches, des manifestations et des « sit-ins ». Nous devions avoir conscience des personnes qui avaient des ressources et de ce qu’elles désireraient soutenir. Il y a des personnes dans la société qui peuvent s’identifier au sort de personnes vivant avec des limitations ».

Réfléchissant à son parcours et à la formation de ces sociétés, Sam révèle ce qu’il a appris en cours de route :

« L’amélioration de nos vies se fait de l’intérieur, en cherchant ce qui nous intéresse et en créant des liens. Les activités extérieures accessibles peuvent sembler n’être que des loisirs, mais en réalité, elles aident les personnes qui ont ressenti du désespoir à aller de l’avant et à trouver une valeur à leurs vies, réalisant ainsi leur plein potentiel ».

En 2005, Sam est devenu maire de Vancouver, à la suite de quoi il a fondé la Global Civic Policy Society. Il est maintenant membre de l’Assemblée législative.

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